La tragédie de l’euro : la Grèce s’enfonce dans la tragédie et la misère

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Jour après jour, l’actualité nous fournit les preuves les plus accablantes de la réalité de la situation créée par la monnaie commune européenne.  Ainsi, entre le 30 juillet et le 23 août 2012, on a appris successivement :

  • – que la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie continuent de s’effondrer,
  • – que l’ensemble de la zone euro s’enfonce dans la récession et le chômage de masse, y compris désormais des pays que l’on croyait prémunis comme l’Allemagne ou la Finlande,
  • – mais aussi, que la Suède et l’Islande sont amenées à réviser leur taux de croissance fortement… à la hausse.

Tout cela se produit, bien entendu, dans la discrétion remarquable de nos médias.

Ces Armes de Désinformation Massive – qui sont tout ce qui reste à l’oligarchie européiste pour se maintenir au pouvoir – préfèrent focaliser l’attention de nos compatriotes sur d’autres sujets, la plupart du temps très subalternes.

Nos responsables politiques et nos médias éludent l’écrasante responsabilité de l’euro dans ce collapsus économique et social général. Et ils taisent le fait que seuls des pays ayant refusé l’UE ( Norvège, Suisse, Islande ) et l’euro ( Suède, Danemark ) échappent à cette catastrophe continentale.

C’est une excellente raison pour procéder ici à la ré-information que nos compatriotes sont en droit d’attendre d’un mouvement politique honnête, fiable, compétent et responsable.

LA GRÈCE S’ENFONCE DANS LA TRAGÉDIE ET LA MISÈRE

On a appris, le 13 août 2012, que le PIB de la Grèce s’est effondré de -6,2% au deuxième trimestre 2012.

Cet effondrement (joliment qualifié de « contraction » par la dépêche de l’AFP ) se produit après un effondrement de -6,5% au premier trimestre. Pire encore, il s’agit de la 5ème  année de récession.La Banque de Grèce, qui a annoncé que le PIB avait chuté de -6,9% en 2011, a d’ailleurs abaissé son anticipation pour cette année, en annonçant une chute du PIB de -4,5% en 2012, taux qu’elle abaissera certainement encore dans les mois qui viennent.

Du reste, le peuple grec n’est pas sorti de l’auberge puisque, dans son dernier rapport sur la Grèce, la Commission européenne a renvoyé le retour à la croissance non pas cette année ni même l’an prochain, mais… à 2014.

Il faut bien avoir conscience de ce que de tels taux négatifs, encaissés année après année, représente : une catastrophe économique et sociale comme on n’en avait  jamais vu en Europe depuis les années 1930.   Le taux de chômage officiel continue de grimper de façon vertigineuse en touchant près du quart de toute la population (23,1% en mai) et les acquis sociaux sont détruits les uns après les autres.

En bref, la Grèce s’enfonce dans la misère.
 

Les files d’attente s’allongent devant la distribution de soupes populaires.

 

Effet des gaz lacrymogènes ou du désespoir ? Sans doute un peu des deux : une manifestante en larmes pendant une manifestation contre la “cure d’austérité” imposée à la Grèce.

 

La misère s’étend à toute allure dans ce pays méditerranéen qui vivait fort bien avant d’entrer dans les mirages de la monnaie commune européenne. Désormais, de plus en plus de Sans Domicile Fixe en sont réduits à coucher dehors.

 

Un retraité grec éclate en sanglots pendant une manifestation. Après une vie de labeur, certains retraités grecs ont vu leur maigre pension réduite drastiquement et même purement et simplement supprimée.

L’euro et l’austérité budgétaire imposée à la Grèce par l’UE, la BCE et le FMI sont directement responsables de cet assassinat d’un peuple.

Le nouveau gouvernement du conservateur Antonis Samaras soutenu par le PASOK (PS) et  la gauche modérée en sont les parfaits complices, par communion dans la même idéologie démente.

Symbole même de l’oligarchie euro-atlantiste qui a pris le pouvoir en Occident sous couvert de “construction européenne”, Mme Christine Lagarde, directrice générale du FMI, a incriminé les Grecs en déclarant, dans une interview au journal britannique The Guardian le 26 mai 2012 : « Je pense que les Grecs devraient commencer par s’entraider collectivement en payant tous leurs impôts. »  Pour mesurer toute l’impudence de cette déclaration, il faut savoir que le salaire annuel de Mme Christine Lagarde s’élevait à 380.939 euros en 2011 (31.700 euros par mois) et qu’il n’est pas soumis à l’impôt sur le revenu, en tant fonctionnaire international.

 

L’Italien Mario Draghi, président de la BCE, ne dispose d’aucune légitimité populaire ou élective. Diplômé d’économie du Massachusetts Institute of Technology de Harvard en 1976, il a notamment présidé le Comité pour les privatisations en Italie, de 1993 à 2001. À ce titre, il a été membre du conseil d’administration de plusieurs banques et sociétés en phase de privatisation (Eni, IRI, Banca Nazionale del Lavoro-BNL et IMI). Il a ensuite été, de 2002 à 2005, vice-président de la branche européenne de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs. Laquelle banque d’affaires avait notamment monnayé ses services pour aider la Grèce à dissimuler son déficit public afin d’entrer dans l’euro. 

Tout ce beau monde est résolu à « construire l’Europe » et à « sauver l’euro » jusqu’à ce que la Grèce en crève.

C’est d’ailleurs, hélas, ce qui est en train de se produire. Car l’explosion du chômage, l’effondrement de l’ensemble de l’économie du pays s’effondre, la vente à l’encan du patrimoine public et la destruction méthodique des acquis sociaux, à commencer par les retraites, produisent leur effet : pendant que les euro-atlantistes martèlent, à Washington, Bruxelles, Francfort, Berlin ou Paris, que la Grèce doit absolument rester dans l’euro, le nombre de suicides est en progression fulgurante aux pays de Périclès, d’Homère et de Platon.

Tandis que la consommation d’antidépresseurs et les soins psychiatriques connaissent une hausse vertigineuse, le taux de suicides a augmenté de +18% en 2010 et encore de 25% en 2011. 

La Grèce est ainsi le pays au monde qui connaît la plus forte augmentation du nombre de suicides. La Grèce était un pays heureux avant l’euro puisqu’il avait jusqu’à récemment le taux de suicide le plus bas de tous les pays européens. Il est en passe de devenir l’un de ceux où il est le plus élevé.

 

16 septembre 2011 : Ruiné et n’ayant plus que 10 euros en poche, Apostolos Polyzonis, 55 ans, père de 3 enfants, tente de s’immoler par le feu devant une banque de Thessalonique, afin de protester contre la politique des banques et du gouvernement grec. Un policier grec qui lui porte secours avec un extincteur permettra de le sauver.

4 avril 2012 : Dimitris Christoulas, un retraité de 77 ans criblé de dettes et privé de retraites, se suicide en plein centre ville d’Athènes, sur la place Syntagma, à quelques centaines de mètres de l’entrée du Parlement grec. Cette tragédie a provoqué une immense émotion à travers tout le pays.

 

 

Sur les lieux du drame, des centaines de Grecs sont venus déposer des messages de condoléances, des petits bouquets de fleurs, des chandelles votives, des icônes de la Vierge Hodiguitria (“Qui montre le chemin” ), ainsi que des drapeaux grecs.

 

15 février 2012 : Une employée de l’Office public de Logement des Travailleurs (OEK), qui vient d’apprendre son licenciement, est sortie par la fenêtre de son bureau et menace de se jeter dans le vide, alors que l’une de ses collègues tente désespérément de l’en dissuader. Son licenciement fait partie d’un plan collectif dû à la fermeture de l’agence de l’OEK, exigée par l’Union européenne et le FMI. Après plusieurs heures de négociation, la désespérée finira par rentrer saine et sauve dans son bureau mais chômeuse.

28 juin 2012 : Un employé de banque grec d’une quarantaine d’années, qui à la banque agricole ATE frappée de restructurations, se suicide en se jetant du haut de l’Acropole.

Partie 2: le Portugal redevient un pays d’émigration massive, comme sous la dictature salazariste